Barbe blanche

17Juil/18Off

Survoler le désert peint

C'est sans doute l'endroit sur terre qui ressemble le plus au désert multicolore de L'histoire sans fin (je ne parle pas du film, mais du merveilleux livre de Michael Ende). Il se situe en Arizona et on le nomme... le « Désert peint ». Je l'ai découvert par hasard le mois dernier, à l'occasion d'un voyage aux Etats-Unis. Je l'ai exploré par la voie des airs, lors d'un vol en hélicoptère dont je me souviendrai longtemps. Le paysage qu'on y découvre est presque invraisemblable. Les collines fortement érodées des « badlands » de ce désert présentent en effet un aspect de couches multicolores. Un aspect si improbable que je me suis renseigné pour comprendre comment cela s'était produit. Ce phénomène est en fait dû aux oxydes minéraux que renferme leur sol. Le « Désert peint » fait partie de la Chinle Formation, qui renferme des sédiments de grès tendre venus du fond d’un ancien plan d’eau remontant à 225 millions d’années. La vitesse à laquelle les sédiments se déposèrent a déterminé la concentration en oxydes de fer et d’aluminium de chaque couche... et par conséquent sa couleur. Ainsi les sols qui se sont déposés lentement ont viré au rouge, à l’orange et au rose, alors que ceux qui s’étaient déposés rapidement - et donc restés moins longtemps au contact de l’oxygène - ont pris des teintes bleues, grises et lavande. Les moussons d’été, torrentielles en Arizona, assurent une érosion constante et de nouveaux déploiements de couleurs. Cette région est une terre aride, à la végétation clairsemée, comportant des mesas au sommet aplati et des buttes qui se détachent des collines.
L’extraordinaire Blue Mesa, au centre-est du parc, est également une des sections les plus intéressantes du parc. Avec ses collines sculptées de façon étrange et ses rochers striés, cette zone ressemble à un fantastique paysage lunaire. Le « Désert peint » forme la partie nord du parc national de la Forêt pétrifiée. Décidément, tout dans cette région semble sortir d'un roman de fantasy.
Même si la randonnée à pied est toujours possible, le meilleur moyen pour découvrir cette région exceptionnelle reste le vol en hélicoptère, qui permet d'avoir une vue panoramique de ce paysage hors norme. Si vous passez un jour en Arizona, ne vous contentez pas seulement des classiques Grand Canyon et Monument Valley. Ce désert-là est vraiment un paysage unique au monde. Pour plus d'informations, allez sur le site de cette expérience de vol en hélicoptère et retrouvez toutes les informations.

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4Juil/18Off

Créer un 5ème risque de la sécurité sociale?

Les ordonnances de 1945 ont institué les quatre branches de la sécurité sociale : l’assurance contre les effets des maladies (assurance maladie couvrent également l’assurance maternité), l’assurance contre les effets des accidents du travail et des maladies professionnelles, la contribution aux ressources des familles en fonction du nombre d’enfants (allocations familiales), et l’assurance du paiement d’une pension de retraite dite « assurance vieillesse ». Ces quatre branches de la « sécurité sociale » ne sont, ni ne seront, en mesure de répondre, du fait de leurs compétences et de leurs ressources, aux besoins matériels de la dépendance liée à l’âge aussi bien que des coûts liés aux formes d’hébergement mais aussi de prévention des handicaps et de la perte d’autonomie liée à la morbidité chronique ou aigüe. Afin de mettre en place une politique publique de la dépendance ambitieuse, il conviendrait donc que l’État crée de nouveaux prélèvements sociaux, touchant l’ensemble de la population, mais ayant un caractère progressif pour garantir une prise en charge de la dépendance pour tous indépendamment de leur capacité à payer et éviter que ces prélèvements n’augmentent les inégalités de revenus, et ne portant pas seulement sur les travailleurs salariés et leurs employeurs pour garantir l’équité du financement entre les âges. Ces prélèvements nouveaux, correspondant à un cinquième risque de la sécurité sociale devraient être calculés par rapport à la richesse des personnes imposées. Leur objet serait de faire face à ce défi démographique du vieillissement et à celui des implications d’aide sociale à la dépendance, aux handicaps et invalidités liés au plus grand âge, que cette évolution démographique impose. Les intervenants pour l’aide sociale, le logement, le maintien à domicile relèvent actuellement des ressources des collectivités territoriales qui ont du mal à supporter les transferts de responsabilités et de charges, pas toujours compensées par l’Etat, résultant des lois de décentralisation. Ces mêmes collectivités sont sollicitées encore pour financer les établissements médico-sociaux pour l’hébergement des personnes ne pouvant matériellement avec leur maigre pension, acquitter les prix de journée des EHPAD relevant du service public ou d’organismes privés à but non lucratif participant au service public en convention avec l’aide sociale. Les cloisonnements administratifs, réglementaires et surtout financiers entre les agences régionales de santé (ARS) - par le forfait « soins » alloué aux établissements par le financement provenant de la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) -, les collectivités territoriales, mairies, départements par leurs différents bureaux d’aide sociale et les établissements (les EHPAD publics ou privés à but non lucratif recevant des résidents relevant de l’aide sociale dont la seule variable d’ajustement budgétaire est désormais la masse salariale des professionnels de la santé), peuvent, in fine, jouer en défaveur des personnes âgées. De ces faits, il apparait licite d’envisager d’assurer la prise en charge de la dépendance par la création d’un "5ème risque" de la sécurité sociale assurant les conséquences matérielles de la perte de l’indépendance physique et l’autonomie psychique. L’idée du « 5ème risque » renvoie entre autres à la question de l’universalité d’une prise en charge, à la distinction entre l’aide sociale liée à la situation personnelle du bénéficiaire et pour laquelle la solidarité collective agit comme substitut susceptible de récupérer sa charge, et la sécurité sociale, liée à une logique indemnitaire en contrepartie d’une cotisation.

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