Barbe blanche

17Août/16Off

Dégressivité des allocations chômage

La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a affirmé dimanche sur BFMTV que "toutes les pistes" devaient être étudiées pour négocier les nouvelles règles de l'assurance chômage, y compris la dégressivité des allocations, précisant que le gouvernement "prendrait ses responsabilités" en l'absence d'accord entre partenaires sociaux. "Si les partenaires sociaux n'arrivent pas à se mettre d'accord sur la nouvelle convention de l'assurance chômage, le gouvernement prendra ses responsabilités et évoquera toutes les pistes, nous prendrons un décret", a dit la ministre, interrogée sur la possibilité de réintroduire la dégressivité des allocations chômage. "La dégressivité avait été mise en oeuvre de 1992 à 2001, elle n'a pas montré, d'après les études, que ça avait joué un rôle sur les personnes les plus en difficulté. Il faut regarder les choses de façon non passionnée et mettre en oeuvre cette nouvelle convention pour favoriser le retour à l'emploi", a-t-elle poursuivi. L'actuelle convention court jusqu'au 1er juillet et les partenaires sociaux doivent entamer leurs tractations à la mi-février. Avec l'explosion du chômage, la dette de l'assurance chômage devrait atteindre 29,4 milliards d'euros fin 2016. Lors de la négociation sur une nouvelle convention, les partenaires sociaux devront "travailler sur une diminution de la dette", mais la négociation "ne doit pas être que financière, elle doit permettre un retour à l'emploi", a fait valoir la ministre. En présentant son plan pour l'emploi le 18 janvier, François Hollande avait souligné qu'en France "la durée d'indemnisation est la plus longue d'Europe", mais que la "durée de formation des chômeurs" était "la plus courte". "Pourquoi nous n'arrivons pas à former plus de demandeurs d'emploi ' Il faut que le temps soit un temps plus utile qui permette d'améliorer les choses", a commenté Mme El Khomri.

23Avr/16Off

Colloque de Dublin sur la Chine

Dublin

Il y a peu, j'ai assisté à un congrès économique à Dublin. Une bonne partie des interventions auxquelles j'ai assisté concernait la Chine, et plus particulièrement les doutes qui se posaient quant à son évolution. S'il est évident que ce pays est destiné à obtenir une grande place sur la scène internationale, une bonne partie de son succès dépendra de la capacité de ses dirigeants à le conduire dans la bonne voie. Car les défis qui l'attendent sont nombreux, et il n'est pas sûr que les dirigeants du Parti soient capables de négocier le virage. En s'attaquant à ces défis, les dirigeants chinois doivent en effet maintenir le délicat équilibre entre l’ouverture nécessaire au maintien de la croissance économique (essentielle pour que l‘opinion publique tolère le monopole du Parti communiste sur le pouvoir) et les restrictions nécessaires à la protection de ce monopole. Face à tant de bouleversements sociaux et économiques, le Parti communiste et la position qu’il occupe risquent fort de connaître de nouvelles transformations. En fait, les dirigeants du Parti évoquent eux-mêmes ouvertement la nécessité de trouver de nouveaux moyens de préserver le rôle dominant du Parti. À ce jour, toutefois, l’ouverture du système à des élections et à une presse libres ne semble pas au programme. En outre, il n’est pas envisageable que la pression sociale impose l’avènement de la démocratie en Chine à l’horizon 2025. Cela étant dit, le pays pourrait s’acheminer vers davantage de pluralisme politique et vers l’obligation pour les autorités de rendre des comptes à leurs citoyens. Les dirigeants chinois peuvent aussi continuer de gérer les tensions en misant sur une croissance robuste sans menacer le monopole politique du Parti, comme c’est le cas depuis trois décennies. Mais le ralentissement économique de ces derniers mois montre bien que le pari est loin d'être gagné. Cela dit, si un marasme économique prolongé peut représenter une réelle menace politique, le régime peut toujours détourner les critiques en attribuant les malheurs de la Chine à des ingérences étrangères. Mais là aussi, cette solution ne serait pas sans conséquence. Cela permettrait d'attiser les formes les plus virulentes et les plus xénophobes du nationalisme chinois. Et une xénophobie de plus d'un milliard d'habitants ne doit pas être prise à la légère. Il faut savoir qu'historiquement, les peuples qui s’habituent à voir leur niveau de vie augmenter réagissent avec colère dès qu’on cesse de combler leurs attentes ; et en la matière, peu de peuples ont nourri davantage d’attentes que les Chinois ! D'autre part, le rang international de la Chine repose en partie sur le calcul des étrangers qui la voient comme « le pays de l’avenir ». Si les étrangers venaient à traiter le pays avec moins de déférence en raison de sa perte de vitesse, les Chinois nationalistes pourraient réagir très vivement à ce changement. J'ai trouvé les questions de ce congrès absolument passionnantes, car elles montraient à quel point le pari chinois était loin d'être aussi lumineux et tout tracé qu'on ne le dit généralement. Ce congrès m'a en outre permis de découvrir Dublin, ce qui est évidemment un plus. D'ailleurs, je vous mets en lien l'agence qui s'est occupée d'organiser ce séminaire à Dublin : j'ai beaucoup apprécié l'organisation millimétrée qui a permis de se focaliser pleinement sur le fond.

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23Avr/16Off

Mauvaise eau

La cour d'appel de Paris a donné raison à un usager qui demandait des comptes à Veolia en raison de la mauvaise qualité de son eau de robinet. Une décision qui pourrait faire jurisprudence, assurent des associations de défense des consommateurs. Généralement, lorsque l'eau qui coule dans les robinets est de mauvaise qualité, les usagers se plaignent et attendent que le problème passe. Rares sont ceux à envisager une action en justice contre leur fournisseur d'eau. Et pourtant, l'option est plus que jamais sur la table. Dans un arrêt daté du 17 septembre dernier, la cour d'appel de Paris a donné raison à un usager qui accusait Veolia de ne pas lui fournir une eau potable de qualité. Une décision qui ouvre la voie à d'autres actions en justice, selon les associations de défense de consommateurs. «C'est le premier arrêt de ce genre. Le consommateur a été pris en compte, ce n'est pas fréquent», commente Jacques Margalef, président de l'association France assainissement eau (AFAE). Dans le cas jugé par la cour d'appel de Paris, Veolia était opposée à un père de famille habitant une maison dans le département de l'Essonne. Entre 2007 et 2012, ce dernier a constaté, après avoir fait faire plusieurs prélèvements, que l'eau qui coulait dans ses robinets n'était pas conforme aux normes en vigueur. Alertée, la société Veolia, qui gère l'eau de la ville dans le cadre d'un contrat d'affermage, tarde à agir. L'usager décide alors de se retourner contre elle en 2012. Débouté en février 2014 par le tribunal de grande instance de Paris, le père de famille fait appel. En septembre, la cour d'appel finit par casser le premier jugement et lui donne raison. Veolia est condamnée à lui verser 7560 euros au titre du préjudice de jouissance (prenant en compte le remboursement des factures d'eau), 1000 euros pour préjudice moral et 4000 euros pour les frais de justice engagés. Mais plus que cette somme, c'est le rappel à l'ordre envoyé par la justice à Veolia qui suscite l'intérêt des observateurs. En effet, après avoir décortiqué le contrat qui lie la commune à ce dernier, la cour d'appel en arrive à la conclusion que «la société Veolia et la société française de distribution d'eau ont manqué à leur obligation qui est une obligation de résultat». Elle rappelle même que «le délégataire est toujours responsable de la qualité de l'eau et de la réparation des dommages causés». Selon un juriste spécialisé, «c'est un jugement très sévère car il pose le principe de la responsabilité du délégataire». Autre fait nouveau: «au lieu de se baser sur le code civil, comme c'est le cas d'habitude dans une affaire de droit privé, le juge s'est fondé directement sur le contrat liant la ville au délégataire», explique-t-il. Les conséquences pour les usagers sont directes: «Il y a une faille potentielle à exploiter concernant la responsabilité des différents partis. Les usagers peuvent se retourner contre leur fournisseur sur la base de cet arrêt. Ce jugement peut faire jurisprudence», assure ce juriste.

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23Avr/16Off

Nécessité de l’action

La nécessité, moyen en vue de l'unité, ne saurait suffire à elle seule pour achever l'entière unité de la pensée. Si la nécessité a une valeur scientifiquement incontestable quand on en fait une partie de la réalité et une condition de la science, elle n'a plus métaphysiquement la même valeur quand on en veut faire le tout de la réalité. Le déterminisme, qu'il soit à priori comme chez Kant ou à posteriori comme chez Stuart Mill, est un formalisme intellectualiste. Ce formalisme est inévitable et vrai sans doute, mais il ne rend pas compte de la réalité. Nous avons vu qu'il absorbe notre réalité comme sujets individuels dans le grand tout, dont nous ne sommes plus qu'une des formes. Ce tout lui-même, cet objet, il n'en présente encore que la forme et le plan nécessaire, non le fond vivant et agissant. Dès lors, il n'y a plus de tous côtés que des rapports sans termes. Leibnitz n'avait donc pas tort de dire que le déterminisme logique, mathématique et mécanique de Descartes est la face extérieure de la réalité, dont la face intérieure doit être plus ou moins analogue à ce que nous trouvons en nous-mêmes. La conscience, en effet, ne semble plus être un extérieur, mais un intérieur, et le seul que nous connaissions; du moins doit-elle nous placer à un point de vue plus central, d'où le mécanisme nous apparaît comme externe. En somme, peut-on dire, c'est avec nos sensations ou nos pré-sensations que nous sommes obligés de construire et d'imaginer le monde mécanique lui-même, et c'est avec notre intelligence que nous concevons ses lois. Tout dépend donc de notre conscience même et de sa constitution. On voit que Kant a eu raison de faire remonter le principe du déterminisme jusqu'aux conditions de la conscience. Seulement, dans la conscience, il a surtout considéré la pensée et le déterminisme intellectuel; or l'intellectualisme est, tout comme le mécanisme, un aspect de surface. Kant s'en est trop tenu à un à priori intellectuel, à des formes constitutives de la pensée, à des cadres logiques. Le mécanisme et l'intellectualisme se ramènent en définitive à de la sensibilité et à de l'activité. Ce qui est à priori pour la conscience, ce n'est pas le penser, c'est le sentir et l'agir. Les principes universels de Kant ne sont que l'extension au dehors de notre constitution intime. Façonné par le macrocosme, le microcosme en réagissant exprime le grand monde, et même le reconstruit en soi à son tour.

29Fév/160

o poil des neiges, pays merveilleux

Maintenant que j'entre dans un nouvelle période de mon existence, une période où des poils blancs apparaissent dans la barbe, je dois bien admettre que le monde est différent de celui que j'imaginais. Il y a vingt ans, les adultes ayant vingt ans de plus me paraissaient vieux. En fait, je ne me suis jamais senti aussi bien qu'aujourd'hui. Ni aussi fort. Il y a vingt ans, j'étais un gringalet, une biscotte qu'on pouvait fendre en deux d'une pichenette. Aujourd'hui, je me sens plus solide et plus fort que jamais. Loin d'être cacochyme, je me sens dans la fleur de l'âge, et je n'en suis pas encore, si tout va bien, au milieu de ma vie.

Mais surtout, je me sens plus sage. J'ai perdu les illusions de ma jeunesse, mais ce n'est pas un mal : je me sens plus calme que dans mes jeunes années, je suis plus philosophe. Je ne me laisse plus embobiner par les discours démagogiques, et me sens, à tous les niveaux, plus intelligent que jadis.

Pour autant, si je suis plus philosophe, cela ne veut pas dire que j'accepte tout. Il y a au contraire une pléthore de sujets qui me mettent en rogne, et qui ont contribué à la naissance de ce blog. J'avais besoin d'un espace où réagir, où partager mes réflexions sur l'actualité et le monde qui nous entoure. Cette colère qui m'agite souvent lorsque je regarde le journal télévisé n'est plus cette colère bête et vindicative d'adolescent qui rejette tout en blocs ; c'est plutôt une colère constructive, à la recherche de solutions. Et ça aussi, c'est une surprise que j'ai faite avec l'âge.