Barbe blanche

19Déc/19Off

Parlement et corruption

Comment légiférer le comportement des députés quand ce sont eux-mêmes qui font les lois ? C'est la question qui se pose depuis l'affaire Fillon. Dernièrement, je me suis rendu à Lisbonne pour un incentive, et j'en ai discuté avec certaines collègues. Et j'ai relevé dans quelle mesure cette affaire a heurté la population. A gauche comme à droite, l'exaspération était profonde. Même ceux qui soutenaient le gagnant de la primaire le faisaient mollement : ils étaient visiblement révoltés par le comportement du bonhomme. Cette affaire a vraiment dégagé comme les élus peuvent faire ce qu'ils veulent. Mais le pire, d'après moi, reste la l'attitude de Fillon. Il a adopté toutes les méthodes de voyou propre à Sarkozy : il a joué les maris blessés, attaqué les journalistes. Diffamer les journalistes est aujourd'hui courant dans ce type d'affaires (alors qu'ils sont plus que jamais nécessaires pour dénoncer les abus). Mais cette fois, la ligne rouge a été franchie. Jean-Pierre Raffarin a carrément demandé à ce que les gens huent les journalistes avant le discours de Fillon ! L'on se rapproche dangereusement d'un Trump. De la part d'un ex-ministre ! La base du problème, c'est que pas mal d'élus considèrent notre pays comme leur terrain de chasse. Les œuvres de Fillon démontrent qu'il n'y a aucun conseil pour maîtriser les choix de nos élus : ces derniers agissent en toute autonomie. Il serait vraiment temps de mettre de l'ordre dans ce microcosme. Notre démocratie n'en ressortirait que plus forte. Des années durant, l'Elysée n'était subordonné à aucun devoir de transparence. Je n'adore pas spécialement Sarkozy mais je dois lui reconnaître cette mesure, il a accepté qu'une autorité mette son nez dans les dépenses de l'Elysée. Et aujourd'hui encore, chaque euro dépensé est rendu public ! Il n'y a rien de plus normal dans un pays démocratique, et il est important que les autorités puissent examiner l'ensemble de nos assemblées. Au passage, j'ai été enchanté par cet incentive à Lisbonne. L'agence qui l'a organisé, pour ceux que ça intéresse.

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